Parfaite. Elle est tout simplement parfaite. Mais comment pouvons-y croire ? Le parfait semble irréel et impossible à atteindre. Pourtant elle se tient là, devant nos yeux. Seul son regard est fuyant et sa fréquence cardiaque irrégulière. Mais pourtant elle se tient debout, par un miracle inconnu, aussi détaillée et gracieuse qu’une peinture. Parfait modèle d’idéal. Aussi pâle et frêle qu’une poupée de porcelaine, on n’imagine pas que sous ses joues rosées se cache une craquelure prête à s’étendre et à dévoiler des dommages profonds. La perfection a un prix et il peut rendre tout aussi imparfait une fois le secret de celui-ci dévoilé. Car sous une apparence exemplaire, se dissimule bien des failles. Des failles qui la rongent au fur et à mesure qu’elle se rend compte que la perfection est loin d’être atteinte. A la lumière du jour, elle semble être aux commandes de tout : son destin, son avenir, ainsi que sa vie, au millimètre près. Mais la nuit, elle perd le contrôle d’elle-même et finit esclave de son addiction et de son déséquilibre qui doucement s’installe au coin de sa tête. Est-elle folle ? Bien sûr que non. C’est ce qu’elle ne cesse de se répéter chaque jour, chaque minute, chaque seconde en espérant, comme une prière, que tout cela finira par cesser. Un jour peut-être. Mais la lumière qu’elle transmet efface toute trace d’ombre. Comme si tout cela n’existait pas. Comme si rien ne l’atteignait, psychologiquement et physiquement. Amelia illumine par sa beauté mais assombrit par son instabilité. Elle est ce mélange d’opposés qui attire et qui effraie. Amelia joue la comédie en espérant un jour croire à ses mensonges. Ame fébrile et détruite, un jour le soleil finira par se lever et emportera toute cette noirceur qui l’empêche d’avancer.