πάθος
C’est dur de les regarder sans éprouver de la pitié. Les gueules cassées, bouffées par la peur et la maladie. Ils pensent pouvoir dissimuler cette faille qui leur gâche la vie, mais l’emprise qu’elle a sur eux n’est que visible. Tout passe par leur regard, à la fois captivant et angoissant. Effrayants et effrayés, ils sont instables, parfois dangereux, perdus, livrés à eux-mêmes et difficiles d'approche. L’équilibre n’est pas dans leurs cordes et ils se battent chaque jour pour vivre, pour aimer, pour haïr, pour retenir la peur qui les ronge petit à petit. N’essayez pas de les changer, c’est impossible, c’est ancré en eux et il faut l’accepter. Car, une fois entraîné dans leur histoire, il est difficile de s’en défaire. Parce qu’après tout, ce sont des gueules cassées, et une fois cassées, c’est impossible de les réparer. On aura beau tenter de les rafistoler, de les reconstruire, mais une fois les fissures apparentes, les seules choses qui restent à faire, c’est prendre ses jambes à son cou et prier pour qu’ils ne se brisent pas et qu’ils ne nous éclatent pas en plein visage. Choisissez, par instinct ou en prenant le temps de réfléchir. Le retour en arrière est possible, mais votre mémoire n’effacera pas ce qui déteint des personnages. La vie n’est qu’une succession de choix et je vous demande de faire le vôtre.