Aussi instable qu’une fréquence radio, elle crépite, devient cohérente puis, plus rien. Le néant ? L’euphorie ? Rien ne lui semble réel. Elle continue à vivre comme si rien ne pouvait l’atteindre, comme si la vie n’était que présent, comme si son âme s’envolait dès que quelqu’un s’approchait d’elle. Sa vie lui semble futile, le danger se mélange au quotidien et elle entraîne quiconque dans sa chute. Rien ne semble l’arrêter. Pas même le danger. Elle ne cesse de courir, de parler, de crier de s’agiter, sans jamais prendre le temps de réfléchir. Plus l’action est forte, moins la réflexion semble être présente. Est-ce que sous toute cette rage, cette énergie et ce spectacle, se cache une version plus calme et plus tempérée de Malena ? Une tornade fait rage, insoumise et autoritaire, à quoi cela sert de dépendre de quelqu’un quand on peut être maître de soi-même ? Les règles sont faites pour être brisées et Malena est faite pour n’en respecter que la moitié. Une énergie débordante dans un si petit corps, un vocabulaire bien agressif pour un visage fin et une sobriété proche du chiffre négatif. Les contraires s’affichent. Rien ne sert de la comprendre. Il n’y a pas de milieu avec Malena, c’est tout ou rien. Un excès de tout mais aussi un excès de rien. D’une violente douceur, elle finit par marquer les esprits, peu importe de la façon ou du sens. Semblable à une tempête, elle ne peut s’abstenir de laisser un bordel après son passage, un bordel d’une grande intensité. C’est peut-être ça son problème. Malena ne vit que par l’intensité. Une intensité qui la garde en vie mais qui lui rend celle-ci impossible. Une intensité si forte, si puissante, qui finira sans doute par la mener à sa perte.