Gueule cassée, attaquée par l’anxiété et son visage camouflé. Qu’en est-il de sa liberté ? Envolée. On peut voir à travers son regard une rage de vivre, mais sa tête pense à autre chose. Il pense, il pense même trop. Il pense tellement qu’il en vient à rejeter le genre humain, sous toutes ses formes. Le misanthrope qui en venait à même rejeter son propre être. Mieux vaut pas s’en approcher, ni l’aborder et parfois jeter un regard vers lui peut être regrettable. Le calme qui l’entoure n’est qu’une façade. Une énergie débordante bouillonne au fond de lui et personne n’est à même de le découvrir. Il n’y a que lui, lui et ses idées farfelues, lui et sa vision du monde contraire aux autres. Il ne fait rien comme les autres. Esclave de son apparence mystérieuse, il vit comme un étranger dans la société. Rien ne l’importe. Pas même le regard des autres. Un seul contact pourrait le transformer en quelqu’un d’autre. Il n’a jamais aimé ça. Alors il vit éloigné de tout. Marko n’est attaché à rien, pas même à son propre destin. Il est maladroit, aussi maladroit qu’un gamin paumé, désemparé qui ne sait même pas ce qu’il fait. Il fait parfois du mal aux gens, sans jamais le faire intentionnellement. Mais il est comme ça. Il ne changera pas. On dit parfois qu’il fait peur, à traverser la rue la nuit, le visage couvert et le regard insistant, transperçant toutes les âmes qu’il croise sur son chemin. Pourtant, rien n’est vrai. Rien n'est faux. Grande gueule effrayante et fissurée. Il a l’air d’un voyou, à vous regarder d’un air menaçant, espérant que vous partiez en courant. La vie l’a rendu sauvage et comme un lion en cage, il pourrait bondir sur n’importe qui ou n’importe quoi. Gueule cassée. Revoyant encore et encore ce visage dans le miroir en espérant un jour que le miroir se brise et affiche une autre vision de ce qu’il appelle illusion.